2020 / 15 June

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Avachi. Je découvre trop tôt le mot chez Zola.

 

Avachi. J’usurpe à Gervaise sa principale fonction. Et je relis l’Assommoir pour la troisième fois.

 

Mon passé me rattrape, me réduit. Brutal, il ne lâche pas prise.

 

Affolé, je riposte. Et je plonge dans un délire d’activités désordonnées, de voyages incongrus.

 

Des allées et venues de nulle part et vers nulle part. Des rencontres avilissantes, brèves et sordides qui me ramènent toujours à la case départ.

 

Des centaines de visages, d’endroits et de paysages qui finissent toujours par s’évanouir pour refaire surface, toujours les mêmes, toujours différents.

 

Et je me retrouve, incessamment, devant moi-même.

 

Mon visage que je déteste. Mon corps que je méprise, Mon regard que je n’arrive pas à cerner. Mon cœur qui me fait peur. Ma raison qui s’agite, mes pensées qui s’affolent.

 

Encore et toujours, le tourbillon s’arrange toujours pour s’arrêter exactement au même endroit. Toujours.

 

Et il me laisse tout seul avec moi-même.

 

Moi, avec moi en face.

 

Seuls, face à face.

 

Seul, avec mon rejet de la vie.

 

Seul, avec ma haine contre tout sur les épaules.